lundi 26 octobre 2009

C'est l'histoire d'une folle à lier

La première rencontre avec cette jeune femme au regard vide s'est bien déroulée, Elle aimait beaucoup son repas de qualité pourtant moindre. Elle fixait un peu trop la serveuse, probablement question de la mettre mal à l'aise. Qui sait.
La visite suivante, ce fut le tour de Mimi d'être déstabilisée. L'homme qui l'accompagnait n'était guère mieux. Ils partirent après un long débat: forêt ou agriculture? Bref, étrange. L'homme revint quelques heures plus tard, simplement pour jaser à nouveau avec la belle Mimi. C'était important pour lui de savoir quel était son acteur favori, puis la comparer à des actrices et lui parler de sa vie antérieure.
La femme étrange aimait trop les oeufs. Elle ne pu s'empêcher de revenir encore et encore. Plus elle venait, plus elle était à l'aise et donc plus elle discutait.
Elle pris encore Mimi par surprise, une journée plutôt tranquille de fin de semaine, lorsqu'elle lui avoua qu'elle n'aimait pas Claude Legault car, dans une autre vie, ils étaient ensemble en Espagne quand il a tenté de l'étrangler... Pauvre Mimi.

Lors d'un dimanche bien occupé, elle s'assit seule en face de l'immense porte de garage pour observer la rue St-Denis, mais surtout pour bien ressentir les serveurs et les clients. Des quatre longues heures où elle persistait à manger très lentement et boire des tasses et des tasses de café, elle ne pouvait évidement pas se la fermer.

«Ah monsieur vous manger trop vite, dit-elle à un client très régulier. Ce n'est pas très bon pour votre digestion» Il se contenta de lui faire une moue de dégoût, puis réplica à la belle Mimi quelque chose du genre: Est folle elle!

«Plus de café madame? offrit une serveuse.
-Ah oui! Si c'est toi!
-Moi? répondit-elle un peu déstabilisée
-Oui! Toi ou n'importe qui, tant que c'est fait avec un vrai beau sourire! T'es belle quand tu souris honnêtement. Ça vient du fond du coeur, ça paraît.»
Quelqu'un veut bien expliquer depuis quand une serveuse de resto cheap à déjeuner sert du café avec son coeur?

«Toi tu étais une pomme Granny Smith dans une autre vie... Dans douze ans tu auras des chevaux, c'est ton rêve. Tu auras une jument qui accouchera de douze chevaux dont deux gagneront des prix dans des compétitions. Affirma-t-elle, le regard toujours vide, de sa voix trop douce et trop stable.
Martin ne su quoi répondre, il s'éclipsa donc. En prenant garde de ne jamais retourner lui servir du café.

Lorsqu'une serveuse lui apporta un verre d'eau, elle eu droit à un sermon sur l'importance de boire beaucoup d'eau. Pas simplement un verre le matin en se levant. Il faut rester bien hydraté.
Ouf, c'était pas trop étrange ça. Au moins.

Au tour de Mimi de lui servir un autre café.
«Toi tu étais une colombe qui volait au dessus de l'Himalaya dans une autre vie. Mais un chasseur t'a tiré après trois minutes.
-Y'a pas de colombe au dessus de l'Himalaya! réplica-t-elle d'un ton sceptique avant de partir aussi loin que lui permet le petit restaurant.»

Il ne restait plus que la jeune folle et quatre autres clients. Quand ils commencèrent à partir, une serveuses s'empressa de passer le balai afin de chasser la prophète. Elle ne s'en aperçu malheureusement pas immédiatement. Elle était trop occupée à tenir un discours au petit groupe qui quittait. Au dernier, elle lança un de ces compliments! Le jeune homme, sans savoir ce qu'impliquait une discussion avec elle, lui tint la conversation beaucoup trop longtemps.
«Est-ce que tu as un facebook ou quelque chose du genre qu'on reste en contact? dit-il avant de quitter. Il était définitivement flatté par ses compliments.
-Non, je n'utilise pas ça moi, conclut-elle d'un ton des plus sérieux. Je fais de la télépathie.»
* Malaise total*
La serveuse à la serpière ne pu s'empêcher de se réfugier dans la cuisine pour rire sa vie et verser des grosses larmes de bonheur! Wow, de la télépathie!

Quand l'étrange spécimen réalisa enfin qu'il était temps qu'elle quitte, elle alla directement remercier le propriétaire latino hypocrite. Ce ne fut cependant pas en l'épargnant de ses commentaires malaisants. Le latino, ne comprenant absolument pas l'engouement pour tout ce qui est équitable et biologique, n'était absolument pas intéressé par les conseils de la cliente à propos des oeufs biologiques.
«Oui merci, trouvait-il à répondre.
-Ça coûte un peu plus cher, mais vous allez voir monsieur, vous aurez beaucoup de nouveaux clients, insistait-elle
-Oui merci.
-Ils vont aimer ça ici et ils reviendront.
-Oui merci, persistait-il à répondre.
-C'est important d'acheter biologique...»
Et ainsi de suite.

Freak! Câliss de Freak!! Ça suffit cet emploi de merde! Osti de Freak! Elle fait peur!


Aucun commentaire: