vendredi 23 avril 2010

Nuit blanche à Mexico

L'air climatisé faisait défaut. Tous regrettaient de s'être laissé convaincre par Pablo Gonzalez Casanova et tenir la rencontre de leur comité d'experts en analyse politique à Mexico. La sueur perlait sur leur front. Geertz, en se dégageant une mèche de cheveux collé au visage pris la parole. D'un ton grave, il annonça leur besoin de parler de la réforme de santé aux États-Unis. Il savait que la réunion serait longue et il ne fallait plus perdre de temps. Perdre son temps.
Côte à côte, comme à leur habitude, Marx et Engels manifestèrent leur mécontentement. La démocratie capitaliste étatsunienne les déprimaient. L'espoir qui les avaient tant animés était éteint et le cynisme les gagnait petit à petit.
Theda Skocpol, fière représentante de la gente féminine, buvait paisiblement son verre d'eau. Ces penseurs politique la rendait malade. Elle savait qu'ils dépendaient d'elle afin de guider leur réflexion par un cadre d'analyse précis et efficace. Mais ils la dégoutaient. Tous étaient là, à suer à travers leur chemise, sous leur veston d'hommes importants. Leur attitude de vieux macho intellectuels se reflétait dans tous leurs faits et gestes.
Seul Gino Germani gardait le sourire. Il connaissait ces longues et pénibles réunions, et il prenait un plaisir fou à taquiner ses collègues au visage long.
À l'écart se tenait Nietzsche. Il était toujours invité à siéger sur ce comité malgré la maladie qui lui rongeait l'âme. Le pauvre avait perdu la raison, durement acquise, par une vulgaire infection transmise sexuellement. Seules quelques rares et inintelligibles paroles lui venaient encore à la bouche. Tous alors se taisaient, acquiesçaient de la tête par politesse, et retournaient à leur discussion. Chaque fois un malaise planait dans la salle. Nietzsche fut un grand des leurs, ils le respectaient profondément malgré leurs divergence d'opinion. L'avoir avec eux à chaque fois tenait de l'honneur, mais le voir ainsi causait chez la plupart un profond malheur. 
***

2 commentaires:

Unknown a dit…

On devrais remercier cette prostitué qui refila la syphilis à Nietzsche. Malade ton texte :P

Anonyme a dit…

On sent l'inspiration d'une auteure en devenir. Continu c'est captivant!
Anne