Rien ne se contrôle. Rien. Même pas l'action de porter une cigarette à ses lèvres.
La première fois fut hors de contrôle. C'est facile de dire que ça ne sert à rien de faire quelque chose pour plaire ou pour éviter d'être ridiculisé, mais dans la vrai de vrai vie... Bref, c'était avec Patricia. Ouais, ça fait un méchant boute. Et c'est faux de dire que la première fois rend accro hein! Ouf non!
Ensuite il y a eu la vie de jeune adulte à la découverte du monde, et surtout d'elle-même. Elle-même étant loin d'être heureuse, comme si elle n'avait qu'étiré sa crise d'adolescence. Sans grand drame, mais au fond d'elle le mélodrame ne se passait pas. D'où l'idée de consommer le bâtonnet de la mort.
Et c'est là que ça devient une habitude. Un mode de vie. Une grande part de la vie sociale vient avec le fait de s'identifier comme fumeur-euse. C'est sur la terrasse des bars qu'eurent lieu les meilleures anecdotes. C'est en se faisant quémander une cigarette qu'eurent lieu de belles rencontres. Probablement que le fait de rester à l'intérieur aurait été également propices à de bons moments. Nul ne peut le savoir. Mais le doute plane, disons le comme ça...
Et ces moments, lors de premières rencontres, où on se demande si l'autre personne fume également. On patiente, et puis ça se fait bien puisqu'en pleine découverte de l'autre. Après un moment par contre, tout son corps semble dire: tabac! tabac! tabac! Les doigts tremblent, des chaleurs montent à la têtes, l'esprit ne songe qu'à ça, les yeux ne font que regarder des gens au loin, à travers la fenêtre, porter des cigarettes à leur bouche. "Je ne sais pas si tu fumes, et je suis désolée, mais je dois y aller". Et le moment magique où le charmant jeune homme, avec qui les dernières heures furent des plus agréables, s'identifie comme étant fumeur. WIN!
Des moments hors de notre contrôle. On croirait toutefois que le moment de cesser de fumer est le seul en lien avec le bâton du diable qui soit controlé pleinement. Pas dans ce cas ci. Eh bien non. Crise d'asthme l'oblige, seules les pompes ne pourraient suffire. L'inhalothérapeute et la docteure furent directes et sérieuses à ce sujet. C'est pas la quantité de tabac respirée par jour qui changera quelque chose, deux cigarettes ou deux paquets par jour, rien à voir! Non. Il faut tout cesser. Sinon c'est un abonnement aux soins de santé en inhalothérapie d'ici quelques années qui en sera le résultat. Entourée de toutes ces personnes malades, les tuyaux dans le nez, la toux reiche, la difficulté à parler et à marcher puisque le souffle court.
Certaines personnes ne peuvent pas manger de sucrerie sans engraisser instantanément, leur système digestif est ainsi fait. Eh bien pour d'autres, leurs poumons sont trop fragile, 5 ans de tabagisme modéré fut plus néfaste que deux paquets de cigarettes par jour pendant 30 ans pour d'autres. C'est ainsi fait, on ne peut pas tout avoir. Mais c'est épuisant de se faire contrôler ainsi de l'extérieur. On a tous besoin de changement par moment, mais là, ça commence à faire beaucoup. L'appartement, la vie amoureuse, la santé, le chat, la voiture, la scolarité et l'emploi. Wow.