vendredi 18 décembre 2009

Wesołych Świąt!

Pas de photos à l'appui, mais tout ce qui suit tient de la vrai réalité réelle.
C'était un curieux moment à affronter dans une vie. Les flocons n'étaient pas attendus, mais leur absence ne faisait que grandir sa déprime. Noël au pays des Anglais, sans neige, sans famille, sans argent. Elle se sentait comme le petit Rémi, mais avec quelques rares vrais amis.
Aucun rayon de soleil ne pouvait atteindre sa peau. Elle vivait de nuit, entre le bar à la mode, sa petite chambre et l'appartement de la meilleure amie qu'une ville si sombre pouvait offrir. Bref, monotone. Le Starbuck's bénéficiait de ses rares visites où elle allait se vider le coeur. Elle en avait grandement besoin. Et le café filtre était gratuit, c'est ce dont elle avait besoin. Parfois.
La promesse d'une amie pour le jour de l'an, de la famille au mois de janvier sous le soleil du Portugal, et d'un Noël polonais réchauffaient à peine son coeur. Juste assez pour que la vie continue assez longtemps pour espérer voir de jours meilleurs.
Le jour du réveillon par contre, c'était comme dans les contes de fées. C'était un matin magique où rien ne pouvait venir entraver le bonheur simple d'exister. Quelques commissions de dernières minutes dans la foule animale que seule Londres ne connaisse ne su gâcher la belle journée. Une fois les meilleurs biscuits du temps des fêtes cuits, la proprio folle eu droit à un. Générosité de Noël l'exige.
Cadeau emballé, robe enfilée, maquillage appliqué. Prête à fêter au nom du Seigneur!
La chambre à Tuska était spécialement ornée de lumières, d'un petit sapin naturel et d'une multitude de nappes. Aucune surface n'avait été négligée, ça aurait pu être dangereux avec la nourriture qui s'est rapidement multipliée. Une trentaine de plats, dont les noms restent impossibles à prononcer, embaumaient la pièce de leur doux parfum. Quelques cadeaux s'entassaient en dessous du sapin illuminé. Les polonais, la canadienne et les anglaises se partageaient déjà un apéro.
C'est l'estomac creux que tous se firent une place sur le sol afin de commencer tranquillement à goûter tous ces plats cuisinés sans arrêt depuis deux jours. Mais avant ils devaient procéder selon la coutume. C'est avec une d'ostie brisée en morceaux, un pour chaque invité, que ceux-ci se partagent à leur tour des petits morceaux avec les autres convives en échangeant des voeux  les plus sincères. Tout cela semblait un peu trop catholique-polonais, mais c'était bien plus. Pour tout dire, pas un seul habitué à cette longue tradition ne termina le rituel sans avoir les larmes aux yeux.
Mais fini les émotions, il fallait passer au repas! La viande, bien qu'essentielle dans un repas polonais, était absente ce soir là. C'est la tradition. Que du poisson, des patates, des oignons, du chou, de la betterave, et toutes ces choses délicieuses et inconnues.
Plus ils mangèrent, moins les assiettes diminuaient. La magie de Noël probablement, mais une pause était de mise pour faire passer un peu le tout et retourner à table pour se remplir l'estomac et faire des réserves pour la fin de l'année. Seule la vodka savait faire effet dans cette situation, et les hôtes de la soirée le savaient! Quoiqu'ils ne puissent cacher leur déception de n'avoir pu se procurer que de la vodka russe... les bonnes bouteilles polonaises n'étant pas disponibles ailleurs qu'en sol polonais...
Quelques cigarettes et shots plus tard, tous rejoignirent la table toujours bien remplie de  nourriture. Le meilleur devait être les nombreuses salades à base de hareng. Ou peut-être la soupe aux gros raviolis cuisinés à la polonaise. Ah non, c'était définitivement ce qu'on peut traduire par «les pigeons». Une mixture brunâtre enroulée dans des feuilles de choux. Littéralement des petits pigeons déplumés!
Nul ne pu passer au travers de ce festin de roi,  bien que la plupart accepta de passer au dessert. Des biscuits au beurre et des after-eight question de ne pas trop trop être déstabilisée! Un Noël pour la canadienne sans ces must, ce n'est pas un Noël. C'était avoir Noël dans la bouche. Pas dans les yeux avec les décorations sans la neige, pas dans le nez avec les nouvelles dégustations de la soirée, pas dans les oreilles avec la musique, c'était dans la bouche que tout se passait.
Jusqu'au retour des shots de vodka! Et pour le dessert apéritif: Baileys, Kahlua et Southern comfort. Bien entendu, le tout accompagné de cigarettes roulées ou de Marlboro; reds, light, mentol, anglaises, polonaises, illégalement importées, peu importe.
C'est difficile de comprendre comment tous purent survivre à cette célébration religieuse. Encore un coup de la magie de Noël! Jusqu'au lendemain matin....
Kahlua pour agrémenter le café. Cigarettes pour faire passer le mal de bloc. Et éternelle sieste pour assurer sa survie.
Le meilleur des 24 décembre, suivie du pire des 25 au monde. Ça en valait pourtant le coup.

Y'all right daalin'? Wish yah merry x'mas luv! Cheers

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