lundi 8 novembre 2010

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles?

On pense toujours être prêt pour intervenir dans une situation d'urgence. C'est facile, le voisin ne donne plus de signe de vie, on appelle la police au plus tôt pour s'assurer qu'il ne soit pas parterre au beau milieu de la cuisine, gisant, une hanche cassée. Un étranger est étendu sur le trottoir, on s'arrête, prend ses signes vitaux et appelle les ambulances. Une fille sort d'une voiture à une lumière rouge, laissant la portière ouverte, hurle et pleure, tandis que le conducteur lui renvoie les insultes et la poursuit sur quelques coins de rues; on intervient et au besoin, appelle la police. C'est facile avoir des plans infaillibles, suffit d'utiliser son Gros Bon Sens. Ce qui est étrange, c'est comment le GBS est habile pour prendre ses jambes à son cou et abandonner littéralement la situation d'urgence.
L'homme seul au premier, il criait parfois, seul. Son voisin immédiat le savait et il ne s'en est pas inquiété la semaine dernière. Jusqu'à ce que plus personne ne l'aille vue dans l'immeuble depuis plus de 7 jours. Généralement, le petit bonhomme avertissait tous les occupants. Il partait pour deux jours et laissait un numéro où le joindre en cas d'urgence. Hey bien la fois où il y a eu urgence, il n'y avait pas de petit message aux occupants. L'homme seul était porté disparu.
Dans une situation idéale, l'inquiétude des bons voisins aurait dû se manifester dès la première journée sans signe de vie, au cas où. Ce fut le cas, mais elle ne s'est pas transformée en action concrète. «C'est juste aux autres que ça arrive. Il est surement partie quelques jours dans sa famille et puis... ça va.»
Même le non sympathique agent de la paix du poste de quartier ne s'en est pas inquiété : «Ben là... ej'peux pas faire ça moi faire le tour des hôpitaux pour le trouver... tsé... au pire ej'peux défoncer sa porter là... si tu penses vraiment qu'i'é là, mais... pff...» Ben laisse donc faire. Mange tes beignes pis m'a les appeler moé les hôpitaux! C'est quoi? Y'aurait fallu qu'on soit des mères tristes d'avoir perdu un enfant pour avoir ta compassion? Claude Poirier nous aurait plus aidés!
Dans la situation où la fin de mois était difficile, ç'aurait pu être une bonne nouvelle que cette absence de nouvelle. Pour l'instant, c'est un petit peu rassurant que de le savoir à l'hôpital, et donc non-mort dans son salon.

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