Il était bientôt onze heures, elle devait se dépêcher pour arriver à temps au rendez-vous.
Elle enfila sa jupe et un gilet ample, pour le look sexy-mais-pas-trop. Elle coiffa ses cheveux courts de façon décoiffée. Un peu de mascara et de crayon sombre sur ses paupières et le tour est joué. Plus qu'à partir.
Les papillons dans son ventre ne faisaient que se multiplier au fur et à mesure que le temps passait. Elle ne voulait pas être en retard et le faire attendre, mais elle ne voulait pas non plus arriver trop tôt, elle donnerait ainsi l'impression de craquer pour lui trop facilement. Cinq minutes de retard, c'est respectable. Mais que faire en attendant... Son estomac se retournait sur lui-même dans des vrilles spectaculaires, ne lui laissant pas la chance d'ingérer quoique ce soit.
Elle sorti fumer une cigarette. Longuement et lentement, bien que ses mains ne puissent cesser de bouger à un rythme soutenu. Elle se concentrait sur les inspirations profondes et les expirations de fumée dans l'air froid du mois de novembre. Elle relaxait un peu. À peine.
Elle ne voulait cependant pas qu'il soit empesté par son odeur de tabac, après tout, elle n'avait aucune idée s'il était fumeur lui aussi ou non. Probablement pas non. Elle se brossa donc vigoureusement les dents et se parfuma allègrement les cheveux, le foulard et le cou.
Le trajet de métro fut pénible. Seulement quelques stations, mais une éternité de tourment et de nervosité.
Arrivée finalement, elle l'aperçu, là, il l'attendait. Son coeur fit un bons, son estomac se noua définitivement, elle sentie ses joue se teinter et, lors de sa première phrase, sa voix tressauta. Quelle honte! Lui, de derrière son bureau, ne s'en formalisa pas. Il lui tendit la copie corrigée de son examen de mi-session après lui avoir demandé son prénom. «Judith? Judith Judith Judith... Bélanger c'est ça?»
Il sembla indifférent à la jeune demoiselle qui pourtant elle, n'avait pu dormir la veille en pensant qu'elle le rencontrerait en privé. Il devait être habitué aux étudiantes qui tombent sous son charme après tout. Dommage.
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