Pour cette femme, tout était simple. Tout.
Elle entra dans le wagon comme si personne d'autre n'existait, comme si elle ne bloquait pas le passage aux usagers pressés du transport en commun.
Elle entreprit de saluer tous les passagers à proximité. Elle leur demanda tout bonnement: comment ils allaient, le regard vide, mais joyeux. Tous, sans exception, répondirent oui d'un signe de tête. Même si leur vie basculait dans le néant, même si leur dernière pensée fut: «je me jette devant ce métro oui ou non? Ah non pas aujourd'hui. Peut-être demain.»
L'homme à ses côtés était de loin le plus sympathique. D'origine congolaise, il portait un manteau de couleur brune, adapté à nos "hiver" canadien. Très semblable à celui de la femme simple et heureuse.
«Heille toé! Tu portes un manteau brun. Comme le mien!
-Heu oui en effet, acquiesça l'homme.
-Ben ouais hen! Toé aussi t'es brun hen! Comme nos manteaux, enchérira-t-elle de bonne foi.
-Hen oui en effet, répondit-il affichant maintenant un vrai malaise sur son visage.»
Tous étaient dorénavant mal à l'aise. Mais pourtant, la dame, avec son esprit si simple, ne faisait que constater la réalité. Loin d'elle toute pensée malveillante. Pour elle, rien n'était plus facile. Un homme brun au manteau brun. Aucun racisme n'était à déplorer. Aucune arrière pensée n'était à flairer.
Si toutefois tous pouvait être aussi simple. Le malheur n'existerait point sur cette noire planète.
1 commentaire:
C'est vraiment génial ce que tu écris Justine!
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